En assistant au du lever du soleil sur la voie express N165, entre Quimper et Nantes, une puissante impression d’existence m’envahissait. Cet astre vivant me rendait fier d’appartenir au monde, à ce monde de la couleur qu’il célèbre tous les matins. Même si ce foutu soleil d’automne tentait de me rendre aveugle, la subtilité des teintes de l’aurore variait à chaque millième de seconde, L’ombre et la lumière se battaient dans la brume. Nous roulions à contre jour et j’essayais comme toujours de capturer des impressions de voyage, ces instants à défilement rapide, éphémères et fabuleux que l’esprit et les sens engrangent lorsque l’on se déplace à grande vitesse. Cette invraisemblable impression de « pénétrer » l’éther, le temps et la matière. Les routes sont femelles à mon sens, à mes sens. Les effluves, les haleines et souffles, les émanations des couleurs vibrant dans les gaz, les textures de contact sous la gomme, le galbe des courbes gainées de sombre, la sensualité reptilienne du déplacement, tout cela, crée l’identité typique de la route. Les latitudes, les saisons et les intempéries dotent leurs tempéraments et leurs sensualités. Je suis amoureux des routes, ou plutôt je suis charmé par leurs diversités séductrices. Je ne peux m’empêcher de comparer ces petits véhicules qui coursent l’espace à des spermatozoïdes concourant pour le Graal sur une voie toute tracée…
Samedi 1er Novembre, c’était un beau matin du monde sur La N165. Voilà quelques millièmes de seconde de ces moments précieux à mes yeux.
Je ne comprends vraiment pas ceux qui se pâment devant des photos en noir et blanc.
Samedi 1er Novembre, c’était un beau matin du monde sur La N165. Voilà quelques millièmes de seconde de ces moments précieux à mes yeux.
Je ne comprends vraiment pas ceux qui se pâment devant des photos en noir et blanc.